Skip to Content
Recherche

Dre Amanda Morris porte un regard novateur sur les expectorations 

10 décembre 2025

Partagez ceci :

Photo de Dr. Amanda Morris

Lorsque Dre Amanda Morris examine des échantillons d’expectorations d’une personne atteinte de fibrose kystique (FK), elle ne voit pas que du mucus – elle voit une carte bactérienne. Cette cartographie des bactéries est la clé de l’amélioration de la compréhension et du traitement des exacerbations pulmonaires en présence de FK, et peut-être même un moyen de les prédire. 

Cette approche novatrice de la recherche sur la FK est l’une des raisons pour lesquelles Dre Morris a reçu une bourse de recherche postdoctorale de Fibrose kystique Canada en 2024. À titre de boursière postdoctorale au SickKids Hospital, elle étudie les infections bactériennes dans les échantillons d’expectorations de personnes atteintes de FK. Son travail transforme la manière dont les chercheurs envisagent les infections chroniques et l’écosystème bactérien complexe qui se trouve dans les poumons.  

« Ce que nous observons est un cliché instantané de l’infection, explique-t-elle. Nous en avons donc une représentation plus réaliste. » 

Le projet de Dre Morris se concentre sur deux des bactéries les mieux connues et les plus résistantes en présence de FK : Pseudomonas aeruginosa (P. aeruginosa) et Staphylococcus aureus (S. aureus). Ces bactéries coexistent chez plus de 50 % des patients fibro-kystiques, mais les chercheurs ne comprennent pas vraiment comment elles se comportent ensemble, ni comment leurs interactions affectent le résultat des traitements.  

Dans le cadre des études sur la FK, des bactéries sont souvent combinées dans des éprouvettes pour simuler l’infection. Mais est-ce que ces modèles de laboratoires passent à côté de quelque chose? 

« Nous avons toujours présumé que les bactéries interagissent physiquement – qu’elles luttent ou s’entraident, par exemple. Mais ex vivo, dans de véritables crachats, elles ne semblent pas se trouver au même endroit. P. aeruginosa forme de gros amas à un endroit, tandis que S. aureus est ailleurs. » 

Ces résultats inattendus remettent en question les fondements de nombreuses études sur les bactéries et la fibrose kystique et ouvrent la porte à des modèles de laboratoire plus exacts qui représentent mieux l’environnement pulmonaire fibro-kystique.   

Dre Morris se sert d’outils non seulement pour identifier les bactéries, mais également pour visualiser les molécules qu’elles sécrètent, comme la protéine A de S. aureus, qui pourrait influencer la croissance de P. aeruginosa

« Nous avons trouvé une corrélation : plus la présence de la protéine A dans le crachat est importante, plus nous avons observé de P. aeruginosa. C’est maintenant ce que nous examinons plus à fond. » 

Une étude comme nulle autre 

Depuis trois ans, Dre Morris suit des patients dans trois centres de FK : le SickKids Hospital, le St. Michael’s Hospital et le Centre universitaire de santé McGill. Chaque patient fournit des échantillons d’expectoration à différents moments, pour permettre à l’équipe de recherche de voir non seulement quelles bactéries sont présentes, mais aussi de constater leur évolution, leur réaction aux antibiotiques et leur contribution à l’aggravation de l’infection.  

« C’est un peu comme une empreinte digitale de l’infection », explique-t-elle. »

Ce travail pourrait façonner la manière dont les futures thérapies contre la fibrose kystique sont développées, aider les cliniciens à mieux prédire quand une personne pourrait approcher d’une exacerbation, et affiner la façon dont les infections sont modélisées en laboratoire. Ces progrès pourraient faire une grande différence pour la communauté FK.  

Projets à venir 

Les études de Dre Morris sur la fibrose kystique sont nées d’une fascination de longue date pour le monde microbien. Avec une base d’étude solide de l’interaction entre les bactéries dans des environnements complexes, elle s’est aperçue qu’elle pourrait faire une réelle différence dans le domaine de la FK et dans la vie des personnes qui vivent avec cette maladie. 

Dre Morris a reçu en 2025 une bourse de recherche de Fibrose kystique Canada pour son travail au SickKids Hospital, une expérience qu’elle juge avoir été inestimable. L’accès aux échantillons cliniques, les outils d’imagerie d’avant-garde et l’environnement collaboratif l’ont aidée à faire saisir l’impact réel de ses études. 

Elle espère étendre ses recherches à d’autres microbes nuisibles, comme les mycobactéries non tuberculeuses, et explorer comment le système immunitaire, en particulier les neutrophiles, qui sont des cellules immunitaires chargées de détecter et de détruire les bactéries dans l’organisme, interagit avec les bactéries dans les poumons touchés par la FK.  

Elle aimerait devenir chercheuse indépendante, diriger son propre laboratoire et continuer à explorer les infections respiratoires.  

« J’ai appris à faire quelque chose à partir de rien, dit-elle. Cette bourse m’a préparée à devenir chercheuse principale et à construire quelque chose de significatif. » 

Le travail de Dre Morris est innovateur et change déjà ce que nous savons au sujet des infections en présence de fibrose kystique.  

Elle souhaite que la communauté FK sache une chose importante : 

« Chaque échantillon de crachat importe. Je sais qu’en donner n’est pas facile, mais chacun représente une pièce du casse-tête. Votre contribution n’est pas perdue. Elle aide à façonner l’avenir des soins de la FK. » 

Si vous vous êtes déjà demandé où va votre échantillon de crachat, voici la réponse : entre les mains de chercheurs déterminés à l’utiliser à bon escient.