Accélérer les progrès pour vivre plus longtemps et en meilleure santé
23 avril 2025Partagez ceci :
Fibrose kystique Canada investit près de 1,7 million de dollars dans la recherche visant à alléger le lourd fardeau thérapeutique de plus de 4 000 personnes au Canada et à améliorer leur santé
Le 23 avril 2025 – Fibrose kystique Canada investit près de 1,7 million de dollars dans des subventions et des bourses de recherche qui contribueront à paver la voie à de meilleurs soins pour que les personnes atteintes de fibrose kystique (FK) vivent en meilleure santé et pour alléger leur fardeau thérapeutique. Ce financement vient s’ajouter à la somme de près de 1,5 million de dollars annoncée par Fibrose kystique Canada pour appuyer la recherche en 2025, plus précisément pour les subventions de démarrage et un partenariat de recherche avec Génome Québec.
Les huit projets financés visent à comprendre et à mieux prendre en charge l’infection et l’inflammation pulmonaires chroniques, ainsi que les troubles gastro-intestinaux – d’importants enjeux de santé chez les personnes atteintes de FK. Ces complications ont été définies par la communauté FK canadienne comme étant des domaines prioritaires de recherche dans lesquels Fibrose kystique Canada doit investir.
Les projets financés s'inscrivent également dans la stratégie de recherche de Fibrose kystique Canada, intitulée « Élan ». Cette stratégie oriente les investissements de recherche et met l'accent sur les projets qui auront des répercussions à court terme, ceux qui répondent aux besoins de la communauté fibro-kystique et aux besoins non comblés, et ceux qui encouragent la prochaine génération de chercheurs canadiens dans le domaine de la FK.
Fibrose kystique Canada remercie le groupe d'experts composé de chercheurs et de personnes atteintes de FK qui évalue les propositions soumises par les chercheurs dans le cadre de notre concours annuel. Sa contribution garantit que les travaux de recherche financés sont d’une grande valeur scientifique et qu’ils sont significatifs pour les personnes touchées par la fibrose kystique.
Nous remercions également tous ceux qui nous appuient généreusement et qui rendent ces investissements possibles en faisant des dons, en participant aux collectes de fonds et en donnant de leur temps. Visionnez notre collection de vidéos pour entendre les messages de remerciements des chercheurs financés et en apprendre plus sur leurs travaux. Ci-dessous se trouve une liste de tous ceux qui ont reçu un financement.
Subventions de recherche fondamentale et clinique
Gagnant du prix Impact de la recherche Cathleen Morrison pour son projet reconnu par les évaluateurs communautaires comme ayant le plus grand potentiel d’avoir une incidence sur les personnes FK :
Dao Nguyen, Université McGill
Exploiter les interactions hôte-pathogène pour favoriser l’éradication de Pseudomonas æruginosa à l’ère des traitements modulateurs de la CFTR hautement efficaces
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Les personnes atteintes de fibrose kystique sont souvent victimes d’infections pulmonaires chroniques causées par une bactérie appelée Pseudomonas æruginosa. Il existe plusieurs souches de cette bactérie, et certaines combattent mieux la réponse immunitaire de l’organisme hôte, ce qui rend difficile l’éradication de l’infection. Un nouvel anticorps, le grémubamab, est reconnu pour cibler Pseudomonas æruginosa et pourrait aider le système immunitaire à être plus efficace. Cette étude portera sur les différentes souches de Pseudomonas æruginosa qui infectent les personnes fibro-kystiques, dans le but de savoir si le nouvel anticorps peut éradiquer efficacement les infections dont elles sont responsables. Dans l'affirmative, il pourrait devenir une nouvelle option pour traiter ces infections pulmonaires et les empêcher de revenir.
________________________________
Gagnant du prix Erik et Birthe Andersen du chercheur émérite reconnaissant la contribution exceptionnelle d’un chercheur de renom dans le domaine de la FK :
Brad Quon, University of British Columbia
Biomarqueurs de la réponse inflammatoire et immunitaire au traitement par éléxacaftor-tézacaftor-ivacaftor chez les personnes atteintes de FK
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
La fibrose kystique rend difficile l’élimination du mucus par les poumons, ce qui engendre des infections bactériennes et de l’inflammation. Depuis l’homologation de Trikafta au Canada pour les personnes porteuses de la mutation la plus souvent en cause dans la FK, les chercheurs étudient comment ce traitement influe sur l’inflammation et ont appris que, bien que l’inflammation s’atténue, elle ne retourne pas à l’état initial et peut même augmenter avec le temps. Ces travaux étudient les effets à long terme de Trikafta. En outre, maintenant que Trikafta est approuvé pour les mutations plus rarement responsables de la FK, l’équipe de chercheurs étudiera également ses effets sur cette population afin que les professionnels de la santé et les personnes atteintes de fibrose kystique sachent à quels bienfaits sur la santé ils peuvent s'attendre avec Trikafta.
Pour ses travaux dans cette sphère d’étude, le Dr Brad Quon a reçu le prix Erik et Birthe Andersen du chercheur émérite inaugural. Ce prix, créé pour rendre hommage à l’héritage de la famille Andersen, soutient la recherche novatrice dont l’objectif est d’éviter que d’autres familles perdent un être cher en raison de la fibrose kystique.
________________________________
Sarah Wootton, University of Guelph
Plateforme pour l’expression vectorielle de l’IgA sécrétoire à la surface des muqueuses pour protéger contre les infections à Pseudomonas æruginosa chez les patients atteints de FK
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Parvenir à mettre fin aux infections pulmonaires chroniques causées par la bactérie Pseudomoas aeruginosa ferait une énorme différence, car il s’agit de l’une des principales complications de la fibrose kystique. En effet, même les personnes sous traitement modulateur comme Trikafta ne sont pas à l’abri de ces infections. Ce projet se penchera sur la thérapie génique pouvant servir à livrer des anticorps protecteurs dans l’organisme au moyen d’un virus. En se servant d’un type d’anticorps appelé IgA sécrétoire, qui capture et neutralise les agents pathogènes dans les poumons et les muqueuses, il pourrait être possible de prévenir la survenue des infections. Ces travaux pourraient aider à paver la voie à la mise au point d’un traitement à long terme qui pourrait être une solution de rechange aux antibiotiques et aiderait à prévenir les infections chez les personnes atteintes de fibrose kystique.
________________________________
Veronica Campanucci, University of Saskatchewan
Dysmotilité intestinale dans la FK causée par la neuropathie périphérique
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Environ 70 % des personnes atteintes de fibrose kystique connaissent des problèmes intestinaux, allant d’une simple douleur à des obstructions sévères. Bien que les modulateurs de la CFTR comme Trikafta soient efficaces pour atténuer les symptômes pulmonaires, ils ne traitent pas les complications gastro-intestinales. Il est possible qu’une affection nerveuse appelée neuropathie soit responsable de ces problèmes d’intestin. Cela expliquerait pourquoi les traitements actuels ne parviennent pas à les atténuer – ils ne sont tout simplement pas conçus pour agir sur le système nerveux. Ces travaux étudient les effets de Trikafta sur les cellules nerveuses humaines et explorent le lien possible entre les complications intestinales et la maladie nerveuse. La découverte d’un lien pourrait mener à une nouvelle façon de mettre au point des traitements contre la fibrose kystique qui ciblent le système nerveux, améliorant ainsi la prise en charge de la douleur et le bien-être en général.
Ce projet fait l’objet d’un cofinancement avec la Saskatchewan Health Research Foundation.
________________________________
Bourses de chercheur en début de carrière
Gagnante de la bourse Marsha Morton pour le projet ayant reçu la note la plus élevée par le comité d’examen scientifique pour un chercheur en début de carrière :
Christina Thornton, University of Calgary
Évaluation de la colonisation des voies respiratoires à Candida chez les personnes atteintes de fibrose kystique
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Les cliniciens en FK font face à un choix difficile quand leurs patients obtiennent un résultat positif à Candida, un champignon qui ne cause généralement pas d’infections chez les personnes en bonne santé. Même si les lignes directrices de pratique clinique indiquent de ne pas traiter les patients FK contre ce champignon, sa présence a augmenté depuis l’arrivée des modulateurs de la CFTR comme Trikafta, et des études menées antérieurement ont établi un lien entre celle-ci et un risque plus élevé d'autres infections pulmonaires. Ces travaux visent à déterminer si certaines souches de Candida pourraient aggraver les infections. L’équipe de chercheurs se servira d’un modèle de poumon 3D pour étudier les micro-organismes, notamment Candida, pour apprendre comment ils touchent les poumons et quels traitements seraient les plus efficaces. Ce projet a pour objectif de donner une directive claire à savoir si on doit traiter ou non les personnes atteintes de fibrose kystique qui obtiennent un résultat positif pour Candida, et comment les traiter, le cas échéant.
________________________________
Fabrice Jean-Pierre, Université de Sherbrooke
Mécanisme de récalcitrance antimicrobienne de cultures de Pseudomonas æruginosa dans une communauté de biofilm polymicrobien pertinente dans la FK
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Les antibiotiques ne sont pas toujours efficaces pour traiter les infections pulmonaires courantes chez les personnes fibro-kystiques, mais on ne sait pas très bien pourquoi. Ces travaux visent à mieux comprendre ce qui se passe exactement dans l’organisme pour expliquer cette absence de réponse. Les chercheurs étudieront un modèle de voies respiratoires touchées par la fibrose kystique créé en laboratoire pour déterminer comment différents micro-organismes interagissent et comment ces interactions influent sur leur capacité à combattre les antibiotiques servant à traiter les infections à Pseudomonas æruriginosa, la bactérie la plus souvent responsable d’infections pulmonaires chroniques chez les personnes atteintes de fibrose kystique. Ces travaux permettront de mieux comprendre le manque d'efficacité des antibiotiques en présence de FK, afin d’éviter ces situations à l’avenir.
________________________________
Bourses de recherche postdoctorale
Gagnante de la bourse de recherche Jennifer et Robert Sturgess remise au projet de recherche postdoctorale ayant reçu la note la plus élevée par le comité d’examen scientifique :
Justine Mathe, Université McGill
Profilage de l’hôte et du microbe à l’échelle unicellulaire dans des tissus pulmonaires FK
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Pseudomonas æruginosa est une bactérie qui continue de causer des problèmes chez les personnes atteintes de fibrose kystique en étant responsables d’infections pulmonaires chroniques, en particulier chez les personnes qui ne bénéficient pas des traitements modulateurs de la CFTR. Même les personnes qui profitent d’un tel traitement continuent de subir de telles infections. Ce projet étudiera les micro-organismes présents dans les poumons, leurs interactions avec Pseudomonas æruginosa, la réponse du système immunitaire de l’organisme et l’apparition de l’inflammation – tous des facteurs qui peuvent aider à comprendre les infections pulmonaires chroniques dans la fibrose kystique, puis à déterminer comment les éradiquer.
________________________________
Amanda Morris, Hospital for Sick Children
Exploration in vivo des interactions entre Pseudomonas æruginosa et Staphylococcus aureus dans les expectorations de patients atteints de fibrose kystique qui connaissent des exacerbations de la maladie pulmonaire
En quoi cette recherche pourrait-elle être utile?
Les infections pulmonaires courantes chez les personnes atteintes de fibrose kystique mettent souvent en cause divers types de bactéries qui croissent ensemble. Ces bactéries forment des couches épaisses et collantes, appelées biofilms, qui les aident à survivre et les rendent plus résistantes aux antibiotiques. Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus sont deux bactéries communément trouvées dans les poumons de personnes atteintes de FK. Elles peuvent soit se faire concurrence, ou bien unir leurs forces pour aggraver l’infection ou la compliquer. Il est fréquent que les deux bactéries se retrouvent en même temps dans les poumons, mais on ne sait pas comment cela influe sur la santé d’une personne. Ces travaux tenteront de déterminer si des amas plus gros de bactéries se trouvent dans les poumons des personnes chez qui les deux types de bactéries sont présents – ou alors une protéine particulière produite par Staphylococcus aureus – après le traitement, comparativement aux personnes chez qui seule la bactérie Pseudomonas æruginosa est présente. Cela pourrait aider à comprendre comment ces bactéries interagissent et permettre d’élaborer des stratégies thérapeutiques plus efficaces.